Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog du SNES 92
Archives
21 mars 2007

Les enseignants du collège E. Manet de Villeneuve la Garenne exercent leur droit de retrait.

En réaction à l'agression d'une de leur collègue à la sortie de l'établissement, les enseignants du collège E. Manet ont exercé leur droit de retrait. Aucune plainte n'avait été déposée hier par l'administration. Les enseignants ont été menacés de prélèvements sur salaire. Ils ont écrit au Recteur et au ministre. Voici leur lettre:



Collège Edouard Manet                                                             A Villeneuve-la-Garenne,
180 bd Gallieni                                le 21 mars 2007
92390 Villeneuve-la-Garenne 

                                A l’attention de M. le Ministre de l’Education Nationale s/c du chef d’établissement

objet : exercice du droit de retrait

Monsieur,

Lundi 19 mars à 16h30, une enseignante du collège a été agressée par une trentaine d’élèves en sortant de l’établissement. Elle a été injuriée de façon nominative et a essuyé de manière répétée de nombreuses insultes dégradantes, humiliantes et sexistes : « sale pute ! », « salope ! », « blondasse !», « tu pues du cul ! », « sale pétasse ! » « casse-toi ! rentre chez toi ! tire-toi ! » ainsi que des menaces graves que nous prenons très au sérieux. S’approchant du meneur du groupe afin d’obtenir son identité, elle a été bousculée volontairement tout en subissant toujours les insultes et les intimidations des autres. Face à la pression du groupe et aux débordements, elle s’est sentie humiliée, isolée et prise au piège ; elle s’est donc réfugiée dans le collège. Notre collègue, enceinte de surcroît, fut fortement choquée et effrayée ; elle a immédiatement relaté ces faits à M. le principal. Après avoir longuement attendu que les abords du collège soient déserts, elle a quitté l’établissement par la porte de derrière et est rentrée chez elle, seule, par ses propres moyens (transports en commun).

A ce jour (mercredi 21 mars 8 h) aucune action n’a, à notre connaissance, été mise en place. Pendant toute la journée du mardi, l’administration n’a informé aucun personnel du collège de l’événement. Ce n’est qu’en fin de journée qu’une collègue et amie proche de cette enseignante, étonnée de notre ignorance, nous a rapporté incidemment l’agression.

Nous avons alors décidé de réagir en nous adressant en premier lieu au principal et en insistant pour qu’il visionne la cassette de vidéo surveillance non exploitée jusqu’alors. A cette heure nous n’avons toujours pas de retour officiel de notre administration.

Devant la gravité des faits et le risque de réitération d’une telle agression pesant sur chacun d’entre nous, nous sommes contraints d’exercer notre droit de retrait en vertu du décret n° 82-453 du 28 mai 1982.

En effet aujourd’hui, les auteurs des faits n’ont pas été identifiés et peuvent à tout moment récidiver. Les élèves présents sur le moment entrent depuis lundi librement et impunément dans le collège et assistent à nos cours sans être inquiétés.

Cet événement s’inscrit dans un climat d’insécurité chronique. En effet des insultes, des menaces (« On va t’attendre sur le parking », « j’vais vous smatcher à la grille»…) et une agression physique ont été commises à répétition dans les couloirs, en classe, lors de conseils de classe et de discipline envers les adultes du collège.

Face à la banalisation des violences, le peu de réaction de notre hiérarchie et l’impunité de nos élèves, notre mission première d’enseignant et notre intégrité physique sont en danger.

    Sûrs de l’attention particulière que vous porterez à ce courrier, nous espérons obtenir rapidement une entrevue afin de réfléchir ensemble aux actions possibles pour assurer la sécurité de tous.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de notre considération. 

L’ensemble des personnels du collège Edouard Manet

Publicité
Commentaires
Le blog du SNES 92
Publicité
Le blog du SNES 92
Derniers commentaires
Publicité